Qui sauvera les militaires burundais ?

Qui sauvera les militaires burundais(http://burundinews.fr/, le 09/12/2015) Partout en Afrique, l’Armée intervient pour ramener de l’ordre. L’Armée est sollicitée par le pouvoir pour le protéger contre le peuple. L’Armée fait la pluie et le beau temps dans plusieurs pays. Au Burkina Faso, l’Armée a dit non au putsch du Régiment spécial principal dirigé par le général Diendéré. Les militaires restent la force principale d’un pays. Qui pourrait oser maltraiter un militaire? Des militaires qui ont peur, du jamais vu.

Après la tentative de coup d’Etat du général Niyombare, les militaires burundais traversent le désert. Quand ils sont au Burundi, ils donnent l’impression d’être à l’étranger. Ils sont  à l’aise en Somalie en mission de l’Amisom sous les feux d’El Shabab. Quel phénomène frappe ces militaires burundais à tel point que la nation à sauver n’est plus celle qui les a vus naître?

Les militaires burundais menacés par la Documentation et les imbonerakure

Il n’est un secret pour personne que la fierté des militaires est dans le passé. La peur rode dans les camps militaires, sans parler à l’Etat Major de l’Armée. Des officiers supérieurs sont arrêtés et torturés à la Documentation. Le colonel Muporo a été arrêté à l’Etat Major et conduit à la Documentation. Du jamais vu car c’est d’abord l’auditorat militaire qui instruit le dossier et le ministère public gère le dossier en collaboration avec les autorités militaires. Aujourd’hui, ce qui se passe dépasse l’entendement. Des officiers ont peur de la Documentation. Ce sinistre service est devenu plus puissant que l’Armée. Il compte un millier et des milliers des imbonerakure et fait trembler une Armée de 26 000 militaires. Une Armée dont le moral est réduit à néant. Une Armée qui concentre plus d’ennemis en interne qu’à l’externe. Ces ennemis sont les Imbonerakure, la police, la Documentation, l’API, Nkurunziza lui-même. Une Armée qui n’a plus confiance en elle- même. Pauvre homme qui peut compter sur cette Armée anéantie moralement.

Beaucoup de Burundais se demandent si réellement l’Armée pourra sauver le Burundi. Au risque de décevoir ceux qui attendent tout de cette Armée, l’Armée burundaise ne sauvera pas le Burundi. Pire encore, les militaires ont besoin du peuple burundais pour être délivrés. Même les militaires se posent la question de savoir qui pourra les sauver.

L’Armée sans chef

L’Armée burundaise est orpheline, orpheline des chefs. Elle n’a plus les Niyoyankana, les Ndayirukiye. Les chefs actuels pratiquent la politique de l’Autruche. Le ministre de la défense, pardon, le sous- ministre de Bunyoni, dirige sa sécurité impressionnante. Ce civil à qui on a donné une sécurité impressionnante pour lui faire comprendre qu’il a un pouvoir et à qui on a retiré ce pouvoir sur l’Armée, n’est que la marionnette de Bunyoni.

Le chef d’Etat Major Prime Niyongabo est un homme en sursis. Dans le cercle proche de Nkurunziza, on l’appelle le putschiste. Enfin de compte, il aurait dû trouver un terrain d’entente avec le général Gaciyubwenge pour réussir le coup d’Etat comme ils y ont pensé le soir du putsch. Il cumule plusieurs handicaps. A part son rôle étrange le jour du putsch, il est natif de Muramvya. Ah oui la province de Jérémie Ngendakumana qui a dirigé le CNDD-FDD et qui est un frondeur actuellement. Il a été moins actif pour mâter les manifestants. Prime se trouve dans le collimateur de Bunyoni et Ndakugarika. C’est en réalité un homme affaibli que Nkurunziza préfère laisser à la tête de l’Armée. Quoi de plus pour déstabiliser  une Armée affaiblie que de mettre à sa tête  un homme sans force de se relever?

Une Armée est sauvée par son chef. Malheureusement, son chef reçoit des coups et dans son isolement, la force du commandement manque. Il n’inspire pas confiance. Un chef qui laisse une milice maltraiter ses hommes est un sous chef. Il montre qu’il a peur. Or, si un général, chef d’Etat Major, montre qu’il a peur, ses hommes hésitent et lui retirent sa confiance. On a en réalité une Armée qui manque de chef et qui n’est pas commandée.

Amisom, la carotte avant le bâton

Nkurunziza peut taper sur les militaires burundais sans broncher. En Somalie, les militaires sont comme un poisson dans l’eau. Ils sont prêts à payer pour aller mourir sous les balles d’El Shabab. Au Burundi, l’esprit guerrier, combatif affiché tranche avec l’esprit défaitiste au Burundi. Faut-il payer les militaires burundais pour que le patriotisme se réveille? Faut-il les payer pour qu’ils réalisent qu’ils peuvent périr sous les balles des Imbonerakure et de la Documentation? Faut-il les payer pour constater qu’ils sont devenus la honte de la République? Il faudra demander à la génération des Kameya, un grand commando de Gitega, qui ne pouvait pas tolérer qu’un militaire soit battu. Ne parlons pas d’un policier qui aurait tiré sur un militaire.

Militaires burundais, pleurnichez, pleurnichez. Vous n’aurez que vos armes pour vous essuyer car elles ne vous servent plus même à vous défendre. Le peuple ne vous sauvera pas comme vous ne le sauvez pas.

Par Gratien Rukindikiza

8 réflexions sur “Qui sauvera les militaires burundais ?

  1. L’armée burundaise est malade de ses généraux riches comme Crésus et bêtes comme des poissons rouges. En 2014, j’ai passé 10 jours de vacances au Burundi. En si peu de temps, j’ai pu serrer la main à plus de 20 généraux en uniformes d’apparat avec les galons sur les épaules. Je les ai entendu parler sur leur téléphone mobile dans un français très approximatif. Pour l’un d’entre eux, il n’en revenait pas que je puisse convertir 500 euros en FBU (sachant que le taux de change sur le marché noir était d’environ 1euros contre 2000 FBU) par un calcul mental. Il m’a dit que j’étais un génie! Je l’ai fait répéter pour m’assurer que j’avais bien entendu la raison de son admiration à mon égard.

    Oui, il y a trop de généraux dans l’armée burundaise, sans formation supérieure de surcroît. Tous les anciens rebelles se sont octroyés des grades de complaisance pour avoir des honneurs et des salaires hors norme sans aucune autre mérite. Le résultat est visible aujourd’hui: ce sont tous des oui-oui. Il disent oui à tout et à rien. Tous les enfants gâtés de l’armée pensent d’abord à leurs parcelles, à leurs immeubles érigés sur des terrains non constructibles, à leur commerce qui ne paie aucun impôt. Personne ne pense plus à la Nation; personne ne veut prendre le risque.

    Et les militaires tutsi dans tout ça, que sont-ils devenus? Et pourtant, sur les 26.000 hommes et femmes que compte l’armée, 40 % sont des tutsi, soit plus de 10.000 tutsi armées! Imaginez un peu. Pourquoi assistent-ils aux scènes de massacres dans les quartiers de leurs frères, sœurs et parents sans rien faire? N’y a-t-il pas un seul officier tutsi capable de réunir 200 hommes derrière lui pour voler au secours de sa communauté? Sont-ils devenus des poules mouillés? Quand je me souviens des années 95, j’en reviens pas: l’armée de Bikomagu nous traquait jour et nuit dans le quartier de Kamenge: on n’avait qu’une dizaine de fusils. Personne d’entre nous n’avait fait l’armée. Mais je vous assure qu’on a fait trembler l’armée de Buyoya qui a fini par rester hors du quartier. Je ne comprends donc pas comment dix mille militaires de formation puissent laisser les leurs se faire tirer dessus comme des lapins sans bouger son doigt.

    Puisque les généraux hutu et tutsi se sont entendu pour faire un bain de sang, il ne reste plus que nous les civils et politiques pour sauver le Burundi.

    • Basabose a bien raisonné, dommage que cela reste plus théorique que pratique, mais chaque chose a son temps, ntubite imbwa nuko nabiswe inyenzi ubu bitwa abagabo, one day, they will reveal their power in the right time.

      • Babaye ingabo zitagira umutwarebaca bacika impehe Abakuru mu Gisoda bashimye amahera baca bibagira Igihugu cabibarutse Ntibantunganya ati Iyo menya ko Abatutsi bakunda amahera NDADAYE
        ntiyari kupfa
        Usubiye Inyuma ukaraba mU myaka iheze hamye hari Abantu bashaka kuhonya abandi Abasoda bakabigarurira hafi amazi atararenga inkombe gushika aho bagwanije CNDD FDD ikabura n Agasozi
        yohararako ngo ivuge ko yagatsindiye ZARI INTWARAMIHETO ZA RUBANGISHA
        Ubu ntazina twobaha kuko baratey isoni NAKAMARAMAZA baratukishije Ubundi

    • C’est très très dommage! Que vous l’acceptiez ou pas, le pays est ce qu’il est kubera la bravoure de nos militaires, ceux qui cherchent à diviser nos troupes sont « fous » ariko ngira ni bamwe bamenyereye gukamisha le désordre mais il faut savoir que tout change et encore amase ya kera ntahoma urutaro!
      Abarundi b’iki gihe si babandi ba kera hemwe, muzokwiyahura imigambi mibi yanyu itarangutse! Hindure ingendo, mwihane, mwakire agakiza bigishoboka benedata!

  2. On se demande ce que ces militaires qui ne soutiennent pas la violation de la loi et tous ces ex-FAB pourchasses et humilies comme des chiens cherchent encore dans les bayoboke de Nkurunziza. Ils devraient se mettre a cote et joindre ceux qui luttent pour un Pays de droit afin d’ y revenir quand l’armee sera encore une institution digne d’un Pays. Sinon, Barondera kubika y’agatwe, c’est tout.

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