Le paradoxe des rebellions burundaises
Une récente confrontation militaire entre la rébellion du RED-TABARA et des FDNB dans le Sud-Kivu (RDC) alimente les débats sur les réseaux sociaux. Les pertes seraient énormes dans les rangs de Bujumbura qui nie farouchement toute présence de ses militaires sur le sol congolais. Pourtant, les témoignages des populations locales confirment cette information. Un communiqué attribué au RED-TABARA atteste ces affrontements. Même s’il ne reçoit aucun crédit dans l’opinion. Il n’est pas signé !
Le RED-TABARA fait un retour remarqué sous les projecteurs de l’actualité, mettant fin à son « repli tactique » de plusieurs mois. On doute sur ses capacités organisationnelles et militaires. Il a connu des pertes énormes, des dissensions internes et des défections massives. Avec toutes ces défaillances, il serait difficile de croire qu’il aurait réellement pulvérisé ces envoyés armés de Pierre NKURUNZIZA !
En effet, dans ses « exploits militaires » en RDC, ce mouvement est un prototype de plusieurs mouvements rebelles burundais. Ils multiplient des déclarations belliqueuses sans disposer d’aucune configuration militaire au pays, principal lieu d’établissement de ce pouvoir qu’ils sont censés combattre ! En réalité, ils n’ont aucune intention de l’évincer. Ces rebelles sont à l’aise en RDC, ils s’y comportent en véritables conquérants. Sans aucune menace de se faire busquer par les FARDC.
Dans leur programmation, Ils se préparent à déstabiliser les futurs tombeurs de Pierre NKURUNZIZA. Ils envisagent même de mener des attaques sporadiques et des assassinats politiques ciblés pour exiger une redistribution des postes. Une recette inspirée par les arrangements politiques d’Arusha I, dans leur logique de servir tout le monde, sans contribuer au retour de la paix et de la stabilité nationale.
On est toujours en présence des affres rampantes du coup d’Etat du 21 octobre 1993. Elles neutralisent toute initiative visant le retour de l’Autorité, de la Loi et de l’Ordre au Burundi. Les commanditaires de ce putsch utilisent des jeunes en exil, au profit de ces rébellions et par l’intermédiaire de quelques officiers ex-FAB, également en exil. Une situation qui arrange Pierre NKURUNZIZA, sans naturellement hausser la crédibilité de ces rébellions, toujours virtuelles.